16 août 2000 – Ce matin, je laisse derrière moi les beautés de la magnifique ville de Prague. À bord du train, je fais route vers l’Est. De Brno à Ostrava, mon séjour en République tchèque va se conclure avant d’entrer en Pologne par la frontière sud du pays. Mes deux Visas pour la Pologne et pour la Russie me forcent à accélérer le pas.
Brno est la deuxième ville en importance du pays. À mon arrivée, j’ai eu la chance de trouver un endroit parfait pour passer les deux prochains jours. Imagine ça! J’ai trouvé une chambre dans le dortoir de l’Académie des arts musicaux de Brno. L’été, l’endroit est transformé en Auberge de jeunesse. Mais, ce qui est le plus sympathique, c’est qu’il y a de jeunes virtuoses qui pratiquent en ce moment en solo ou en groupe.
Maison d’Ut
Dans l’escalier qui monte vers ma chambre, le pincement de cordes d’une guitare classique me transporte allègrement vers le haut. À l’étage, c’est une envolée de gammes chromatiques et diatoniques qui résonne à chaque coup d’archet d’un violoncelle. Un passage langoureux d’un hautbois en plein dialogue avec une flûte traversière attire mon attention devant un cubicule. Au fond du corridor, une œuvre cacophonique s’improvise. Entre les timbales, la batterie et des instruments à vent, je comprends que l’art est au travail. J’en suis ravi.
La journée est déjà bien avancée et je pars visiter quelques endroits dans la vieille ville de Brno. L’architecture des monuments est magnifique. Après la visite de quelques musées, j’ai un coup de fatigue. Je manque d’énergie. Je manque de sucre. Tiens! Un marchand de glace. Sans hésiter une seconde, j’en ai pris une à la framboise. Wow! Assurément la meilleure glace que j’ai mangée de ma vie. Juste à côté de ce marchand de bonheur, il y avait un café Internet. Je me suis assis à un poste pour lire et envoyer des courriels en sirotant une bière locale. J’ai reçu un courriel de Suzanne, ma bonne amie et voisine de palier. Elle a l’air de vivre des moments émotifs de son côté. Y a-t-il de quoi dans l’air?
De retour à mon auberge musicale, je ressens la fatigue dans mes jambes. C’est le temps de prendre une bonne douche avant d’aller souper.
De plus en plus léger
Oh! La nuit a été courte à la Maison d’Ut. Un groupe de joyeux troubadours ont fait la fête jusqu’aux petites heures du matin. Vivement un bon café!
En plus, une poussière s’est introduite sous l’une de mes paupières. J’ai l’impression que ça me gratte à l’intérieur de l’œil. C’est dérangeant. Une chance que j’ai des gouttes dans ma trousse de médicaments.
Pour alléger le poids de mon sac à dos, je prépare une boite que je posterai à Montréal avant de reprendre le train pour la Pologne. Je réalise que j’ai pris trop de choses inutiles. Je retourne de petits souvenirs, des chaussettes, le Lonely Planet de la République tchèque, quelques cartes, 4 rouleaux de film et un bon livre sur la vie du Tsar Nicholas II. C’est fou tout l’espace que je viens de gagner.
Leçon vécue
Ce matin, j’ai fait la route de Brno à Ostrava, dernière étape de mon séjour en République tchèque. La vie est tellement moins chère ici. C’est le jour et la nuit avec les pays en Europe de l’Ouest.
Après dix jours de grandes émotions et de belles découvertes, je m’apprête à quitter ce beau pays. J’ignore si l’aigle à deux têtes, emblème du pays, m’a enseigné quelque chose sur l’art de voyager seul, mais je continue mon projet de me rendre en Chine sans prendre l’avion. Ce pays vient de me donner le courage et l’envie de me surpasser.
De Brno à Ostrava, demain je serai à Cracovie.