23 août 2000 – Wrocław se fait désirer. La distance qui sépare Kraków à Wrocław est d’environ 270 km. Le temps pour s’y rendre ne devrait pas dépasser 3 heures. En bien non! J’ai mis 4 heures pour m’y rendre, et ce, sans compter le temps d’attente à la gare de Kraków. Quelle aventure!
Après une demi-heure d’attente sur le quai de la gare, le train fait finalement son apparition. Il entre en gare à basse vitesse. Les wagons qui défilent de moi sont bondés de monde. Je me demande bien s’il y aura de la place. À l’arrêt du train, les portes s’ouvrent. Certains en sortent tandis que d’autres, comme moi, se démènent pour se frayer un chemin pour y monter. J’ai comme la certitude que je ne trouverai pas de place assise dans un wagon. Je suis à bord, mais entre deux wagons assis sur mon sac à dos. Je crois que je vais faire le trajet comme ça.
Vivement un premier arrêt
Le train vient de se remettre en route. Oh! Merde! Un passager s’installe juste devant moi. Il dégage une odeur terrible de fond de tonneau et de transpiration. J’ai du mal à faire semblant. C’est infect! Je crois qu’on a roulé une dizaine de minutes que le train ralentit. Par la grâce de Dieu, c’est l’arrêt où notre passager fait sa sortie. Ahhhhhh! Quel soulagement!
Sur le quai, c’est la folie. Le monde tente de monter à bord devant la porte de l’entrée où je me trouve. Certains réussissent à se faufiler et m’obligent à entrer dans le wagon et à m’installer le long du corridor devant un compartiment. J’ai de la chance. J’ai une fenêtre devant moi. Il n’y a tout simplement plus de place à bord. Le train bondé repart tranquillement en laissant sur le quai une foule déçue.
Rencontre du 3e type
Une fois en route, j’essaie de positionner mon sac à dos pour en faire un tabouret. Le corridor est assez étroit avec tout ce monde bien aligné. Une fois bien assis, je regarde autour de moi les gens qui m’entourent. Sur ma gauche, un grand Polonais moustachu me sourit. Il ne lui reste que quelques dents jaunies par le tabac et le café. Il me parle polonais et s’en va subitement. Sans trop chercher à comprendre ce qu’il venait de se passer, je regarde défiler le paysage par la fenêtre. Au bout de quelques minutes, le voilà qui revient avec deux bières.
Évidemment, il y en avait une pour moi. Je regarde l’heure et je me dis que j’aurais pris un bon café à la place. Un bon gars, mais un peu trop épris de la bouteille. Mon nouvel ami veut communiquer avec moi. Il me dit des mots en polonais, en allemand, en italien et en anglais. Je comprend enfin qu’il est déçu que je refuse de boire une bière avec lui. Pas facile de lui faire comprendre que je ne bois jamais avant midi. Le reste du voyage, il a fait des tentatives pour communiquer avec moi, mais c’était peine perdu. Il avait trop d’avance sur moi et je crois qu’il se parlait à lui-même.
La vieille ville
Enfin arrivé à Wrocław, j’ai découvert la vieille ville (Stare Miasto) qui est nettement plus jolie que ses alentours. En marchant dans ses rues, j’ai eu plaisir d’admirer la richesse de son architecture, l’harmonie des couleurs des façades de ses maisons et de ses édifices. L’Hôtel de Ville et sa Place du marché sont des endroits agréables tout comme l’Université qui longe la rivière Ode.
Je suis bien content de m’être arrêté à Wrocław.