À 180 jours du départ, les préparatifs vont bon train. Il ne faut rien oublier pour faire de cette année sabbatique, un souvenir de rêve.
Aux premiers jours de la nouvelle année, j’ai maintenant une bien meilleure idée de ce que sera mon premier objectif de voyage. Traverser l’Atlantique en bateau et me rendre jusqu’en Beijing en Chine sans prendre un seul avion.
Après des jours de simulation, je crois maintenant avoir une meilleure idée de ce que sera mon itinéraire de voyage le jour où je quitterai mon petit appartement de la rue Somerled à Notre-Dame-de-Grâce pour entrer à l’intérieur des murs de la Cité interdite à Beijing.
Ma liste de tâches à accomplir avant le grand jour s’allonge un peu plus à chaque jour.
Il faut penser à tout, rien n’oublier. À 180 jours du départ, j’ai plein de choses à faire sur ma liste.
- Quelle âme charitable voudra bien garder mon chien durant mon voyage ?
- Où vais-je entreposer mes meubles, mes effets personnels et ma voiture ?
- Qui s’occupera de payer mes comptes ?
- Quel type de bateau choisir pour traverser l’océan : passagers ou cargo ?
- Mon passeport est-il encore valide ? Que se passe-t-il si je le perds ou si on me le vole ?
- Quelles sont les exigences d’entrées et de sorties des pays que je croiserai? Aurais-je besoin d’un Visa ?
- Quelle est la monnaie des pays d’Europe ou d’Asie ? Ai-je besoin de chèques de voyage ?
- Quels sont les vaccins à prendre avant de partir et quand devrais-je les prendre ?
- Est-ce une bonne idée de souscrire à une assurance voyage ?
- …
N’ayant aucune expérience de globetrotteur, j’ai posé plein de questions dans mon entourage. J’ai aussi fait plein de recherches. Au fil du temps, je pouvais biffer, une petite tâche à la fois sur ma liste.
Un fardeau en moins
En plus de m’être donné la mission de me rendre en Chine sans prendre un avion, je me suis aussi lancé un défi de cesser de fumer la cigarette. Après des années de consommation, il est très difficile de se libérer de cette mauvaise habitude. J’ai fait plusieurs tentatives et comme bien des gens, l’on retombe facilement dans cette mauvaise habitude.
En début d’année, mon ami Alain me parle d’une pilule révolutionnaire pour cesser de fumer: le Zyban. Ce médicament est prescrit aux personnes qui souhaitent se sevrer du tabagisme, mais aussi comme antidépresseur. Après quelques semaines, Alain était déjà à ses premiers jours sans cette dépendance. Je ne pouvais pas m’imaginer faire un voyage à travers le monde avec cette dépendance. L’occasion de s’en départir était parfaite. De plus, l’entreprise où je travaillais offrait la possibilité de payer les frais pour le traitement. J’ai sauté sur l’occasion et j’ai commencé le traitement en février 2000.
Mon entourage a subi les contrecoups des effets antidépresseurs du traitement. Certains de mes collègues de travail m’ont même supplié de recommencer à fumer tellement j’étais intense. Je suis bien content de ne pas les avoir écoutés. En avril 2000, je suis devenu un non-fumeur. Je pouvais partir à la découverte du monde avec un poids en moins.
La chance dans la malchance
Il est 6 heures du matin. Le mois d’avril commence à peine. La fameuse marmotte nous avait pourtant prédit un printemps hâtif. Comme à l’habitude, je me lève tôt pour me préparer et aller déjeuner avant le travail. En regardant à l’extérieur, je vois qu’une petite neige à recouvert le sol et la rue de mon quartier. Je vois ma voiture bien recouverte de neige. Je saute dans la douche avec d’aller faire ma petite marche matinale avec Gipsy.
En passant devant la fenêtre du salon, je fais le saut en remarquant que ma voiture avait disparue. Je pouvais voir les traces de pas laissées par le voleur. Après avoir déclaré le vol à la Police, l’agent m’informe que les vols de voitures sont en hausse et que ma voiture est probablement déjà en train d’être démontée pour les pièces.
La chance dans la malchance est que je n’ai plus à me préoccuper d’entreposer la voiture. Je venais de biffer une autre tâche à ma liste. En quelques jours, les assurances m’ont offert une voiture de courtoisie le temps de finaliser ma réclamation. En mai, je reçois un bon montant d’argent pour rembourser ma perte. J’étais bien heureux d’avoir ce nouveau coussin financier pour mon projet.
Clinique du voyageur
À 180 jours du départ, ma liste de tâches semblait relever d’une mission impossible. La section liée à la santé concrétisait le sérieux de ma démarche.
Comme je n’avais pas encore déterminé la suite de mon voyage une fois arrivé en Chine, j’ai pris rendez-vous à la Clinique du voyageur qui était alors située sur la rue Mont-Royal. J’ai eu droit à toutes les explications sur l’importance de se faire vacciner contre les maladies les plus graves pour les occidentaux.
- Hépatite A et B
- Fièvre jaune
- Malaria (paludisme)
- Tétanos
- Typhoïde
- …
J’étais trop content de biffer cette tâche de ma liste. Je n’avais aucun désir de tomber gravement malade d’une de ces maladies dans un pays comme l’Inde.
C’est au cours du mois d’avril que j’ai annoncé ma démission à mon employeur afin de réaliser un projet grandiose pour l’an 2000. Ce jour-là, j’ai ressenti une grande satisfaction.