11 août 2000 – Ce matin, j’ai laissé derrière moi le petit village médiéval de Český Krumlov avec un pincement au cœur pour me rendre à České Budějovice. Avant de prendre la route, je me suis arrêté dans un petit café internet pour envoyer un courriel. En entrant dans le café, j’ai eu du mal à demander un poste tellement la beauté de cette jeune fille était intimidante. Je me suis senti envahi d’une intense timidité comme à l’école primaire devant la plus belle fille de la classe. Cette fois-ci, je n’avais d’autre choix que de lui parler. Je ne croyais jamais avoir à revivre cette émotion à 36 ans. Dommage que je n’ai pas eu le courage de la prendre en photo.
Maintenant remis de mes émotions, je marche en direction du terminus pour prendre un autobus qui me ramènera là où le train m’avait laissé il y a quelques jours. En arrivant, le panneau des horaires indique que je viens de rater mon bus depuis 10 minutes. Le bus est là. J’ai amplement le temps de m’y rendre et de montrer à bord. Ici, ce n’est pas l’Autriche … à ma grande joie.
La plus grande place d’Europe
Les quelque 35 kilomètres de route ont défilé à vive allure. Juste eu le temps de prendre en notes des points de repère sur une carte avant d’arriver à České Budějovice. Premier arrêt: le bureau du tourisme pour me trouver une chambre. C’est une chance que l’on puisse parler anglais avec les plus jeunes. L’hôtesse m’a déniché une chambre pour 16,00 $ la nuit. À ce prix là, j’en ai pris trois. Le bureau de tourisme est situé sur un des coins de la place Přemysl Otakar. C’est probablement la plus grande place d’Europe avec ses 133 m2. Une énorme fontaine aux airs des époques gothiques et baroques gît au centre de la place.
Les édifices autour de la place sont peints de couleurs vives. Le tout harmonise parfaitement avec la Tour noire qui surplombe les lieux. C’est par là que débute ma visite de České Budějovice. Le prix d’entrée pour monter dans la Tour noire est de 10 Kc, soit environ 4 sous. Pas trop cher pour l’effort de monter les quelque 200 marches. Une fois arrivée tout en haut, la vue de la place est impressionnante. Un jeu de cases monochrome délimite l’espace tel un échiquier. La fontaine semble toute petite au centre de la place. À l’horizon, une chaine de montagnes entoure la ville comme pour la protéger.
Une cantine sans prétention
En marchant dans les rues autour de la place, j’y ai découvert la petite rivière Malse qui se jette dans la Vltava et le parc boisé. Sans voir le temps passé, j’ai marché dans la ville jusqu’en fin de journée. La faim m’a ramené vers le centre de la ville. J’avais remarqué qu’il y avait une petite cantine sans prétention près de la place que les Tchèques semblent apprécier. À peine entré dans le commerce, un grand tableau affiche les plats du menu. Tout est en tchèque. La serveuse me regarde d’un air insistant en attendant que je lui donne ma commande. Mais moi, je n’arrivais pas à déchiffrer un mot. Je me sens ridicule. Je crois qu’elle voit bien que je suis d’ailleurs. Elle sourit.
Dans un élan de panique, j’ai lui fait signe du doigt que j’avais besoin de quelques minutes. Il y avait des tables hautes en rangées avec des tabourets où les locaux mangent leur repas en silence. Je me suis mis à marcher dans les allées en regardant ce que les gens mangeaient. J’ai regardé la serveuse en lui pointant le plat qu’un monsieur corpulent dégustait. Il m’a regardé d’un drôle d’air. Je lui fait mon plus beau sourire en signe de son choix de repas qui a l’air si délicieux. Derrière moi, la voix de la serveuse commande mon repas à la cuisine. C’était un goulache à la viande avec des petites patates et une sauce épicée. Je me suis régalé et pour pas cher. Ça m’a couté environ 2,00 $. Je vais me souvenir longtemps de ce moment.
Après ce bon repas, je sentais mes pieds en compote. De retour à mon hôtel, j’ai pris une bonne douche et fait une lessive. Demain, je vais visiter le Château de Hluboká nad Vltavou. On dit qu’il est à voir.
Bonne nuit!
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