15 août 2000 – Me voici à Prague. Je suis arrivé hier en train. Ça prend de bons souliers et de bonnes jambes pour découvrir les beautés de la République tchèque. Il y a tellement à découvrir de part et d’autre de la rivière Vltava. Prague est vraiment une ville médiévale magnifique.
Cela fait déjà un mois et demi que j’ai quitté Montréal pour entreprendre ce rêve fou de me rendre jusqu’à Beijing sans prendre l’avion. Je réalise à quel point cet ambitieux projet me fait passer par toutes sortes d’émotions. Vivre le mal du pays, c’est un état dans lequel je n’imaginais jamais me retrouver. Je doute maintenant de mes capacités à le réaliser. Voyager seul dérange.
C’est difficile de ne pas discuter ou partager un repas ou même la beauté d’un paysage avec quelqu’un. Je puise mon énergie à travers les échanges avec le monde. Cela nourrit mon âme. Je dois modifier quelque chose dans ma façon de voyager pour retrouver cet équilibre. Ce n’est pas facile être un apprenti voyageur.
Un trop plein d’émotions
En arrivant à Prague, je dépose mon sac dans une petite auberge de jeunesse avant de me rendre dans la partie médiévale de la ville. Je manque d’énergie. Je décide de me prendre une tour guidée de la ville en autobus. Assis tout en arrière à côté d’une fenêtre, l’autobus démarre et la visite débute. Je regarde à travers la vitre pour suivre l’histoire racontée par notre guide. Sans prévenir, une énorme émotion remonte dans ma gorge. Comme un enfant, je me mets à pleurer. De grosses larmes chaudes coulent le long de mon visage. J’ai un trop plein d’émotions et ça sort. Sans retenir mes larmes, je laisse passer ma peine jusqu’à la fin du tour. Mes yeux sont surement tout boursoufflés. Enfin, ça m’a fait un grand bien.
D’une rive à l’autre
Le reste de la journée, je l’ai passé à me promener dans les rues de la vieille ville médiévale où chaque édifice semblait vouloir être pris en photo. L’horloge astronomique appelée Pražský orloj est un monument surprenant. Tout comme l’Église de Notre-Dame de Týn (Chrám Matky Boží před Týnem) qui donne l’impression de sortir directement de l’imaginaire de Disney. Une marche dans le petit quartier Juif de Prague m’a fait remonter jusqu’au pont Charles (Karlův most) qui relie la vieille ville de Prague à la nouvelle ville. Quel patrimoine!
En traversant le pont pour me rendre sur l’autre rive, je me suis retrouvé sur une grande place d’un palais où des soldats en uniforme défilaient. J’ai compris que ça devait être un changement de garde. C’est impressionnant de voir avec quelle précision ils maîtrisent cette chorégraphie. Quelle discipline!
Après deux jours à sillonner les rues de la vieille ville, je pars demain en direction de Brno avec un cœur plus léger. J’ai le sentiment que Prague représente un nouveau départ dans mon projet de réaliser ce tour du monde.