6 septembre 2000 – Mockba, c’est le nom de la ville de Moscou en alphabet cyrillique. Ça se prononce Moskva. C’est parmi les premiers mots que j’ai appris en russe. Il y a aussi «Привет, как дела» ou «Privet, Kak dela» ce qui veut dire «bonjour, comment ça va?». Ça peut sembler banal, mais cela ouvre des portes en plus de générer de jolis sourires.
Ce matin, il pleut. La journée est grise. C’est idéal pour planifier mes visites et mon itinéraire des prochains jours. J’agrippe mon guide de voyage. Je verrouille la porte de la chambre et je marche le long du corridor qui débouche sur un salon commun. Ce sera plus confortable que ma petite chambre qui n’a pas de fenêtre. En entrant dans cette agora, je fais la rencontre de deux jeunes voyageuses. L’une est Britannique et l’autre est Américaine. C’est leur dernière journée en Russie. Elles reprennent l’avion en soirée pour Londres.
Tu dois y aller
Je leur explique que je suis arrivé hier et que je suis en route vers la Chine. Janie, la jeune Américaine, me demande si je prends le Transsibérien. Je lui fais signe que oui.
« Tu dois absolument faire une halte au lac Baïkal », me dit-elle avec insistance.
Sa camarade renchérit : «Ce lac est unique au monde».
Situé à quelques kilomètres de la ville d’Irkutsk en Sibérie, on dit que ce lac est le plus profond du monde. J’apprends qu’elles ont passé l’été là-bas dans un camp de vacances. Elles enseignaient l’anglais aux jeunes campeurs. À voir briller leurs yeux, leur été fût mémorable. Pour me rendre à Beijing, je dois passer par là. J’irai donc au lac Baïkal.
Notre matinée a passé si vite qu’il était temps d’aller manger. La pluie a cessé. Avec mes deux nouvelles amies, nous marchons vers l’avenue Mira. Elles m’emmènent dans un petit restaurant géorgien à quelques pas de là. En attendant nos entrées, je leur raconte ma traversée de l’Atlantique et mon parcours jusqu’à Moscou. Pour quelques roubles, on a bien mangé et bien bu. Après le repas, elles m’accompagnent à l’agence de voyages pour réserver mon billet de train. Avant d’entrer dans l’agence, je les salue. Pour elles, c’est l’heure du départ vers l’aéroport de Mockba.
Changement de direction
À l’agence, je prends des informations sur le Transsibérien sans toutefois acheter un billet. Comme le vent souffle vers le Nord, je suis ressorti de l’agence avec un billet de train pour St-Petersbourg. Sourire aux lèvres, je retourne visiter d’autres secteurs du centre-ville de Mockba. Je suis surpris de décrypter si rapidement l’alphabet cyrillique. Tiens! Voici l’édifice de la Douma (дума), le parlement de la Russie. Plus loin, le Théâtre Bolchoï et l’hôtel de ville captent mon attention. Il y a tellement de monuments et de statues de grands personnages qui ont façonné l’histoire de la Russie. On dirait que Staline est partout.
Plus loin, je traverse une rue piétonnière où l’on vend toutes sortes de choses. Pour quelques roubles, je m’achète une réplique du chandail du Dynamo de Moscou. Juste devant mes yeux s’élève l’un des sept édifices staliniens. L’immeuble est aussi imposant que joli. Il ressemble à un gros gâteau en étages. En l’observant, je réalise à quel point l’histoire de la Russie est riche.
Sasha de Mockba
Par hasard, je passe devant le 23, Starokonyushenny perulok. C’est l’ambassade du Canada. Je décide d’y entrer pour m’inscrire dans leur registre des voyageurs. Un consul me reçoit. Je lui remets mon passeport et mon visa afin qu’il fasse une copie. Si jamais on me le volait, les services consulaires de l’ambassade pourraient m’aider. C’est juste au cas. Après cette courte halte, je repars dans ma vadrouille.
La magie du moment a mis sur mon chemin Alexander ou Sasha, un jeune Russe qui voulait pratiquer son anglais. En contrepartie, il m’a offert de me faire visiter sa ville. J’ai appris plein de choses. Un passionné cet Alexander. C’est impossible de ne pas aimer Mockba avec des rencontres comme celle-là.
Vraiment, j’ai passé une merveilleuse journée.