29 août 2000 – Ces derniers jours, je les ai consacrés à faire la visite de musées de l’histoire, de lieux historiques et de l’énorme monastère fortifié de l’époque médiévale. À ma grande surprise, j’ai croisé mon ami Giovanni Francesco di Genova qui est arrivé de Varsovie hier. Une belle occasion pour casser la croûte et partager une bonne bière ensemble. On a échangé sur les endroits qui nous ont plu et déplu depuis Krakow. On s’est partagé de bonnes adresses. Puisque j’étais un peu plus familier avec l’endroit, je lui ai parlé des endroits qui m’ont impressionné à Gdańsk.
Westerplatte
Le 1er septembre 1939, c’est le début de ce qui allait devenir la Deuxième Guerre mondiale. Après sept jours de violents combats, l’Allemagne remporte la bataille de Westerplatte. L’occupation allemande s’installe sur l’Europe. Gdańsk est rebaptisé Danzig. Il me semble qu’après la Première Guerre de 1914-1918, les alliés avaient redessiné les frontières afin de retirer ce territoire à l’Allemagne pour le remettre à la Pologne. Pour Hitler, la prise de Danzig devait sûrement avoir une signification particulière.
Aujourd’hui, les restes des ruines, les bunkers, les tanks d’époque et le monument à la mémoire des soldats polonais morts au combat nous rappellent de ne pas oublier… l’histoire. Dans une vieille baraque, des photos en noir et blanc ainsi que des artefacts d’armes de l’époque sont présentés aux visiteurs de ces musées de l’histoire. Je me surprend à penser qu’on a du mal a se souvenir, mais surtout à apprendre que la guerre n’apporte rien d’autre que de la souffrance. Pourquoi donc ?
Le canal
Le petit bateau qui me ramène à Gdańsk par le canal me permet de voir la ville sous un autre angle. Des façades d’édifices en ruines gisent le long du canal. C’est très industriel. Le plus impressionnant et le plus beau des édifices est celui avec la grue. Elle sert à charger et décharger les bateaux accostés au quai. Il est grandiose cet édifice. En débarquant du bateau, deux Polonais m’ont interpelé pour me faire la conversation. Deux bons gars bien sympathiques et déjà bien ivres. Cette conversation incongrue a changé mon état d’esprit et m’a ramenée dans le présent. Nos échanges ressemblaient à un dialogue de sourds qui, sans nous comprendre, a généré des rires bien nourris de part et d’autre.
Je découvre que j’ai un talent à communiquer avec l’autre sans connaitre sa langue. Je crois que je m’inspire de Marcel Marceau que j’ai vu tout petit. Marcher, c’est dur sur les pieds, mais aussi sur le nez. Je sors d’une pharmacie où j’ai réussi, grâce à mes mimiques acrobatiques, de demander à la jeune préposée un vaporisateur contre les odeurs de souliers. Je vais moins souffrir en les retirant le soir.
Les musées de l’histoire de Gdańsk présente des photos avec des points de vue de la ville prises en 1995. Elles sont juxtaposées aux mêmes points de vue après les bombardements de 1945. C’est terrifiant! La ville a été entièrement rasée. Les Polonais ont fait un travail colossal de restauration. On peut voir par endroit la démarcation entre les vieilles briques et les plus récentes. Ce qui est rassurant, c’est qu’en 2000, les Européens ont pris les moyens pour être présents autour d’une même table pour former la Grande Europe. Ça évolue!
Le monastère Teutonique
Le monastère de Malbock est assurément la plus grande forteresse médiévale. Je n’ai rien vu de comparable en Europe. C’est peut-être pour cela qu’il est classé comme monument du patrimoine mondial de l’UNESCO. Le trajet en train pour se rendre dans la petite ville de Malbock a pris 20 minutes. Juste assez de temps pour faire la connaissance de Peter, un jeune touriste allemand avec qui j’ai fait la visite de cet énorme château médiéval.
Après la visite, on a profité des jardins pour discuter en dégustant un bon gros melon d’eau. Je suis reparti vers Gdańsk en train pour le dernier souper prévu avec mon ami de Genova.